Gallimard – Paru en Janvier 2014
Vera l’herboriste raconte au narrateur l’histoire de Nikola, instituteur à la retraite qui s’occupe de ses ruches dans les montagnes de la Krajina de Knin, autrefois enclave serbe en Croatie, et de ses deux fisl Vesko et Dusan.
En 1995, les serbes doivent quitter la Croatie et dans leur fuite, Dusan, soldat serbe oublie son père et se réfugie à Belgrade chez son frère Vesko C’est lui, Vesko, universitaire honteux de ne pas avoir participé à cette guerre, qui repartira chercher ce père isolé dans ces montagnes désormais interdites aux Serbes. Commence alors un long périple entre les nouvelles frontières autorisées ou interdites de cette ex –Yougoslavie déchirée après des années de guerre.
Au-delà de l’histoire des personnages attachants, le fils qui surmontera ses peurs et ses angoisses, le père qui restera avec sagesse celui qui qui demeure seul au milieu des tremblements de l’histoire aves ses ruches et ses abeilles, c’est l’histoire d’hommes et de femmes qui n’ont pas compris dans quel tourbillon ils avaient été emportés. C’est bien sûr aussi l’histoire de la Yougoslavie. Un pays sûr, civilisé où on allait partout, et sans visa. Un monde perdu, à tout jamais, où ethnique, religieuse, politique, la guerre n’a fait que des victimes, dans tous les camps, un pays dévasté où chacun peine à se reconstruire.
Mais si ce roman s’appelle ‘’ Le Miel’’ c’est aussi parce que synonyme ici de générosité et d’amour, il fait le lien entre les hommes et permet une lueur d’espoir aussi ténue soit-elle ;
Un livre que l’on peut lire comme un roman, mais aussi comme une réflexion sur la valeur de la vie humaine, le sens de l’histoire et le devenir des peuples.